ebook land en France

les ebooks selon le SNE Syndicat national édition française

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ce qui nous aide à comprendre pourquoi les éditeurs continuent à exiger des prix élevés

Le SNE

Le Syndicat national de l’édition est une organisation professionnelle des entreprises d’édition. Qu'elle défende les intérêts des éditeurs est donc logique ! Elle est présidée par Antoine Gallimard.
En chiffre : « près de 575 maisons d’édition, représentant la majeure partie du chiffre d’affaires de l’édition française, qui dépasse 2 829 millions d’euros en 2009. »
Le SNE étant l’organisateur du Salon du livre de Paris, le regard chaque fois biaisé sur l'ebook présenté dans les médias à l'occasion de cette grande manifestation ne surprend guère !
Le 17 mars 2009, fut diffusé, lors de ce salon, un précieux document : « le livre numérique : idées reçues et propositions. »

Le SNE y égrainait des arguments pour combattre l’idée qu’un livre numérique doive coûter moins cher qu’un livre papier, prétendant même qu’un ebook « coûte au moins autant à produire qu’un livre papier. »

Publié dans Écrivains, réveillez-vous !
La loi 2012-287 du 1er mars 2012 et autres somnifères
un essai de Stéphane Ternoise. (détail)

Repartant du livre-papier où dix euros se répartissent à peu près en 1 € pour l’auteur, 1,50 € pour l’éditeur, 1,50 € pour l’imprimeur, 1,70 € pour le diffuseur et le distributeur, 3,80 € pour le libraire, 0,50 € pour l’Etat (TVA), l’ebook version SNE : « L’auteur touche toujours autant, et aimerait bien davantage… » Certes « il n’y a plus d’imprimeur ni de frais de logistique liés au papier (transport et stockage). »
Mais l’éditeur aura « de nouveaux coûts », et voici une liste à la Prévert : « coûts de conversion des fichiers (voire de numérisation s’il s’agit de livres plus anciens), coûts de stockage des fichiers, coûts de sécurisation des fichiers, frais juridiques liés à l’adaptation des contrats d’édition et à la défense contre le piratage, etc. »
Mais ce n’est pas tout : « vendre des livres numériques ne se fait pas tout seul : cela nécessite un diffuseur-distributeur (« e-distributeur » pour reprendre la terminologie de Gallica2) et des sites de vente en ligne des livres (« e-librairies »). »

Le SNE posait la bonne question : « pourquoi ne pas pratiquer la vente directe ? »
Sa réponse fuse, péremptoire : « Ce serait méconnaître l’importance stratégique que revêt la librairie de qualité pour tous les éditeurs. »
Depuis quand ? Les éditeurs n'ont-ils pas préféré jouer la carte de la grande distribution qui fut fatale à de nombreux libraires indépendants ?

retrouvez l'auteur également sur son portail éditeur.

Bref, ces nouveaux coûts « compensent peu ou prou » ceux de l’imprimeur. « Non seulement annoncer que le prix du livre numérique devra être inférieur de 30 % à celui de papier est dangereux pour le développement du marché numérique, mais il l’est aussi pour le livre papier, dont on ne comprendra plus qu’il soit à payer au juste prix : c’est tout l’édifice de la loi sur le prix unique qui risque d’être remis en cause. »

Et des arguments pour combattre une affirmation : « On pourra se passer d’éditeur à l’ère du numérique. »
Contre cette utopie, un exemple fracassant : Stephen King : « Stephen King a tenté l’expérience de vendre directement ses livres en ligne. Devant l’échec complet de sa tentative, il est revenu vers son éditeur… » Vous voyez bien que c’est impossible, Stephen King a échoué ! Mais pas en 2012 ! Il a essayé trop tôt ! Avant le Kindle et l’Ipad.
D’ailleurs : « Cette idée reçue provient d’une méconnaissance du métier et de la valeur ajoutée de l’éditeur. »
La grande vérité selon le SNE : « Plutôt discret et en retrait derrière ses auteurs, l’éditeur a pourtant un rôle crucial : il sélectionne et « labellise » les œuvres en les intégrant dans un catalogue, un fonds, une marque reconnus par les lecteurs ; il apporte une contribution intellectuelle (« création éditoriale ») importante ; enfin il s’engage à exploiter commercialement les œuvres de manière continue (vente de livres, de droits dérivés, etc.). »

Réaction officielle du SNE : La loi du 1er mars 2012 sur l’exploitation numérique des livres indisponibles illustre cette adaptation du droit d’auteur aux nouveaux enjeux : sans faire appel à une nouvelle exception, la mise en place d’une gestion collective des livres indisponibles permettra de rendre accessibles, sous un format numérique, 500 000 oeuvres du XXe siècle qui ne sont plus disponibles commercialement. - Lettre ouverte aux candidats aux élections 2012.



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